Fiat lux : Anatomy of light d’AaRon

© Sylvie Castioni

Sur Anatomy of light, le duo toujours classe d’AaRON explore les sonorités enveloppantes de l’electro, mêlant cette fois le français à l’anglais. 

C’est dans la lumière abrasive du soleil se levant sur le désert de Joshua Tree, Nevada, qu’Olivier Coursier (le compositeur du duo) a conçu le spectre sonore du titre The Flame, ouvrant la voie au quatrième opus d’AaRON, acronyme de Artificial Animals Riding on Neverland. « C’était juste après la tournée de We Cut the Night », raconte Simon Buret (le chanteur et parolier). « J’étais en Grèce quand Olivier m’a envoyé la maquette, baigné de mon côté dans la lueur éclatante du soleil de Méditerranée. Ainsi est née l’idée de faire un album qui tenterait une anatomie de la lumière, décomposant le prisme lumineux pour voir ce qui se cache derrière. »

Sur le clip du morceau inaugural ayant fait office d’étincelle, les deux acolytes – chemise à motifs baroques pour l’un et blouson de soie façon Ryan Gosling dans Drive pour l’autre – se déhanchent en rythmes saccadés, seuls sous les néons colorés de la célèbre boîte de nuit parisienne Le Palace. Pianos et guitares ont laissé la place aux synthés, qui enveloppent tout l’espace. Quant aux textes anglais, qui jusque-là prédominaient, ils cèdent ici le pas au couplets en français.

Depuis toujours – c’est-à-dire depuis la création du groupe en 2004 et l’immense succès du torturé U Turn (Lili) pour la BO du film Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Loiret – AaRON compose des chansons comme on peint des « paysages sonores. On travaille par images, de façon très cinématographique », explique le chanteur. « C’est comme ça qu’on en parle quand on les met en forme. Ce sont des lacs dans lesquels on plonge, des pierres brûlantes sur lesquelles on se sèche au soleil, etc. » Les douze figurant sur Anatomy of light vagabondent dans la lueur bleutée des villes et de leurs artères surpeuplées, chevauchent à travers monts et vallées d’une planète asphyxiée, se perdent dans les pleins et les déliés des contrées de l’âme humaine.

Tous sont des « chants de l’errance », comme les qualifie l’écrivain voyageur Sylvain Tesson dans la préface qu’il a écrite pour l’album. « L’un des fils rouges du disque, c’est l’acceptation de soi », conclut Simon Buret. « Accepter ses aspérités, pouvoir se regarder dans le miroir et être OK avec ce qu’on voit, dire stop à la course folle à la perfection permanente et reconnaître que nous ne sommes qu’une somme de foirages… C’est le message au cœur d’Ultrarêve, porté par la voix de Jean-Claude Van Damme, qui répète comme un mantra : “N’aies pas peur / Y a pas d’erreur” ». Dans un clip plein d’autodérision, l’icône belge des films d’action des années 1990 enchaîne, sur un parking désert de supermarché, pas de danse et katas de karaté. « Laisse-les parler / Marche devant / Cherche la beauté ».


À La Laiterie (Strasbourg), jeudi 4 novembre, à La Rodia (Besançon), jeudi 18 novembre, au Noumatrouff (Mulhouse) et vendredi 19 novembre, à L’Autre Canal (Nancy), jeudi 25 novembre
Édité par Universal Music France
universalmusic.fr

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