L’Aventure intérieure
Aux strasbourgeoises éditions 2024, Jérémy Perrodeau embarque le lecteur dans un étonnant voyage Le Long des ruines, entre fable métaphysique et roman d’aventures.
Nous avions adoré Isles et Crépuscule : Jérémy Perrodeau est de retour pour un nouvel opus, narrant l’histoire de Samuel F. Monroe, psychiatre et soldat (tendance troupes d’élite). Dans une cité évoquant curieusement la Galaxity des aventures de Valérian, il débarque chez des super-riches. Sa mission ? Plonger dans le cerveau d’une jeune femme dans le coma, se mouvoir dans ses pensées afin de retrouver sa conscience perdue et la ramener à la vie. Pour ce faire, il use d’un savoir-faire qu’il a imaginé, drôle de mélange entre science pointue et low-tech. Dans cet univers dangereux en diable il est accompagné – à son corps défendant – par Anha, sœur de la malade. Ce voyage dans le cerveau est une escapade perilleuse au milieu de paysages étranges et sauvages, landes désolées où sont dressées de singulières constructions, peuplées de personnages souvent agressifs. Comme si la psyché de la malade se défendait contre les intrus. D’une tonalité bleutée, les planches sont somptueuses, faisant voisiner des tonalités marines et la l’élégance du cyan dans une dualité d’une extrême élégance. Exploitant l’infinie poésie des ruines, Jérémy Perrodeau nous emporte dans une aventure intérieure se situant à la confluence des opus oniriques d’Andreï Tarkovski et du monde sauvage de Mad Max mâtinée d’univers de jeux vidéo tendance Zelda.