La forme fond

© Julius Weiland, Untitled V, 2019

Dix ans que la Galerie Radial, orchestrée par Frédéric Croizer, expose des artistes « aux techniques uniques pour qui le processus de création est constamment remis en question. »

Dans Transparences, Jean-Daniel Salvat et Julius Weiland partagent l’espace avec des œuvres qui se font écho. D’un côté, le peintre scinde ses tableaux en deux parties égales et applique les pigments d’un geste instinctif au revers d’un vinyle transparent, tendu sur un châssis. « Il ne nous dévoile pas les traces de la matière car la surface reste lisse mais détourne un support qui n’est pas prédestiné à être montré. » Le contraste des couleurs révèle la gémellité des toiles et oppose l’exigence – découpage millimétré et fond homogène – à l’expression de la trace intuitive. De l’autre, le travail du plasticien Julius Weiland qui contrôle le process : il place des morceaux de verre (soufflés ou récupérés) dans un moule, déterminant l’espace où tout se joue, avant de les fusionner dans un four – mais ne maîtrise pas les réactions des mouvements du verre qui fond. Jouant sur les volumes, il utilise différentes teintes pour changer notre « perception de l’espace et de la forme ». Son œuvre, entre amas de verre et maîtrise artisanale, dégage une énergie organique, naturelle et gracieuse.

© Julius Weiland, Untitled V, 2019

À Galerie Radial (Strasbourg), jusqu’au 7 mars
radial-gallery.eu

vous pourriez aussi aimer