Le Saarländisches Staatstheater ouvre sa saison avec une production des Nozze di Figaro de Mozart explorant la psychologie des personnages avec finesse.
L’histoire de cet opéra – première collaboration entre Mozart et son librettiste Lorenzo Da Ponte – est bien connue. Ronde des désirs en forme de chassé-croisé amoureux permanent sur lequel plane la jalousie, cette adaptation du Mariage de Figaro de Beaumarchais est une page profondément actuelle. Dans sa mise en scène Eva-Maria Höckmayr (qui livra l’an passé une production du Couronnement de Poppée d’anthologie au Staatsoper de Berlin) a énormément travaillé avec les chanteurs de la troupe de la maison sarroise sur la psychologie des personnages : regards perçants, gestuelle épurée et signifiante… Un théâtre de la précision se déploie sur le plateau, dans une atmosphère évoquant tout autant la contemporanéité que l’âge rococo (grâce notamment à d’immenses “perruques choucroutes”) avec ses costumes irradiants d’un sourd érotisme comme un déshabillé de soie, glissant parfois vers le comique. À la tête de ses musiciens du Saarländische Staatsorchester, Sébastien Rouland montre son amour pour un compositeur qu’il dirige avec une rare ductilité.
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Au Saarländisches Staatstheater (Sarrebruck), les 1er, 6, 12 et 18 octobre, puis les 30 novembre, 13 décembre, 4, 9 et 11 janvier 2020
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