Ça tangue dans le tango
Héroïne atypique de la BD, Caroline Baldwin est de retour avec Narco-Tango, 17e opus d’une série créée par André Taymans.
Au départ, « ce n’était pas prévu ainsi. En 1996, le premier opus de la saga, Moon River, devait être un one shot avec pour personnage principal Frank White, un astronaute déprimé », explique André Taymans, croisé au cours de la dernière édition de Bédéciné à Illzach : « Au fil de l’écriture, je l’ai mis de côté, développant la figure de Caroline », devenue une héroïne marquante du Neuvième Art : femme, issue de la minorité amérindienne, elle est un détective privé glamour à la vie sentimentale libérée. Personnage atypique – première du genre à être séropositive dès le tome 5 – elle se lance dans des aventures « où des choses qui, a priori, n’ont rien à voir se télescopent. Ici, on parle des narcotiques et de tango. Dès que je trouve une idée, je la note et la mets dans un tiroir. Lorsque je dois écrire un scénario je renverse le tiroir pends les bouts de papier et en colle certains ensemble », se marre André qui réussit pourtant à composer une partition cohérente comme dans Rendez-vous à Katmandou, une histoire d’ovni type Roswell qui se déroule au Népal ! Pour ce nouvel opus, nous voilà de retour à Montréal : mais quel lien peut-il bien exister entre le tango pratiquée par des centaines de personnes dans les parcs le printemps venu et une nouvelle drogue particulièrement meurtrière ? C’est ce que Caroline va découvrir dans des pages haletantes et fort bien ficelées où se déploie la classe ligne claire d’un auteur biberonné à Jacobs (avec qui il a appris son métier), Tillieux – « Pour ses ambiances oscillant entre polar noir et humour » – et Hergé, « évidemment ».