Ibrahim Maalouf

Last but not least : Ibrahim Maalouf, trompettiste illusionniste

Dernier tour de passe-passe.

Un tour de dingue que m’a enseigné le champion du monde Yann Frisch ! Un truc que même quand on connaît la feinte, on trouve ça magique.

Dernières illusions perdues.

Je crois encore en l’immortalité, mais il paraît que ça n’existe pas chez les humains…

Dernière victoire, musicale ou personnelle.

Nous avons dépassé les 500 inscrits pour un record qu’on essaie de battre : j’organise, dans le cadre de Musicora, la plus grande improvisation musicale du monde, le 8 février. Tout le monde est le bienvenu !

Dernière course poursuite infernale dans les rues de Los Angeles.

Avec mon super guitariste et néanmoins chouette collaborateur et acteur à ses heures, nous avons réalisé de petits délires visuels pour accompagner la sortie d’Illusions. C’était vraiment drôle à faire. Ça commence par un malaise, puis on découvre que c’était une feinte pour que Mouloud Achour me remplace, sauf que Grand Corps Malade (complice, bien sûr) fait un slam un peu pourri en mon honneur, puis je deviens évadé fiscal et je finis ivre, arrêté par le FBI sur Hollywood boulevard, nu au volant d’une 4X4 volée ! On avait envie de s’amuser un peu, pour dénoncer à notre façon ce voyeurisme de l’information qui se gargarise souvent des nouvelles les plus inutiles et surtout les moins gracieuses du monde.

Dernière virée à Beirut.

Tous les soirs en concert. Je ferme les yeux et je me retrouve dans les rues de Beyrouth en 1993, pendant quinze minutes.

Vous sortez Au pays d’Alice…, album co-écrit avec Oxmo Puccino : c’est la dernière fois que vous êtes passé de l’autre côté du miroir.

Je suis en permanence de l’autre côté. Parfois, je viens vous rendre visite, mais je passe ma vie là-bas. Sinon, je n’aurais pas survécu à cette folie.

Vous arrive-t-il de songer à votre dernier souffle.

Tous les jours, la mort m’obsède. J’en ai très peur et c’est pour ça que je travaille autant, pour l’oublier.