Frànçois premier

Les morceaux fluides de Frànçois et ses Atlas Mountains ? Une fusion naturelle entre Satie, la pop anglaise actuelle, la chanson française et la musique africaine. Entretien avec un artiste / joggeur, premier français à être signé par le label Domino.

« Je suis de l’eau », chantiez-vous en 2009 sur l’album Plaine inondable : vous sentez-vous toujours en harmonie avec les éléments naturels ?

C’est là que je me ressource. Je me promène et vais souvent me baigner, dans des rivières ou à la mer. Ce soir, je vais faire un pique-nique, par exemple.

http://www.dailymotion.com/video/xsctrp_francois-and-the-atlas-mountains-be-water-official-video_music

Rien d’inspirant pour vous dans les villes ?

Il y a des choses qui m’inspirent dans l’environnement urbain, mais je les trouve moins facilement. À Bordeaux depuis deux ans, je cherche en vain un endroit où danser sur de la musique que j’aime. Du coup, je lâche l’affaire et vais à la plage !

Vous pratiquez toujours l’aquarelle ?

Oui, le dessin me prend du temps et me demande une concentration très particulière : j’entre en communion avec l’endroit où je suis. J’aime accrocher l’œil avec un motif, une forme figurative, avant de laisser place à l’aléatoire en faisant glisser l’encre ou l’aquarelle, sans plus rien contrôler. Il y a un rapport avec ma manière de composer : je pose une trame puis regarde les sons évoluer d’eux-mêmes.

Les compositions de Frànçois and the Atlas Mountains sont irriguées de sonorités africaines. D’où viennent-elles ? De votre mère qui a vécu au Cameroun ?

C’est vrai que j’étais confronté à cette musique très jeune, grâce à ma mère, mais je m’y suis vraiment intéressé grâce à l’electro. J’aime les rythmes enivrants qu’on trouvait dans les raves et qui sont très présents dans la musique du continent africain.

Sur Le Bois, vous répétez « heureusement qu’il y a la musique magique, l’amour a déçu » : la musique console ?

Sans doute oui… Tout à l’heure, je suis allé faire un footing à Bordeaux. Je l’ai fait sans écouteurs, pour une fois, et j’ai beaucoup plus souffert que d’habitude : lorsqu’on écoute de la musique, l’esprit part ailleurs, dans une zone où la souffrance est moindre.

Avez-vous conçu La Vérité dans l’idée d’en faire un tube ?

Ce morceau est né en faisant du jogging ! Je voulais un titre enjoué pour les festivals, un peu relevé, simple et direct.

 

Vous êtes signé sur Domino, label d’Animal Collective que vous citez comme influence…

C’était étrange d’être approché par Domino : à l’époque, je m’étais désintéressé de tout ça, je m’étais résigné à abandonner la musique et c’est arrivé, comme un rappel à l’ordre. Signer un contrat d’artiste et avoir de l’argent pour enregistrer me paraissait dingue : nous avions l’habitude de faire avec rien.

 

À Strasbourg, à La Laiterie, jeudi 15 mai

03 88 237 237 – www.artefact.org

En concert lors du festival Musiques Hors Format, à Metz, dans divers lieux (aux Trinitaires, place de la République…), du 21 au 29 juin, avec Cascadeur, Yuksek, And We Shelter, Frànçois & the Atlas Mountains, Seun Kuti & Egypt 80 ou Cape Town Effects

www.metz.fr

Piano Ombre, édité par Domino

www.dominorecordco.fr

www.francoisandtheatlasmountains.com

vous pourriez aussi aimer